Martine Duclos parle des risques de la sédentarité !

Quels sont les risques généraux d'un comportement sédentaire sur la santé ?
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Martine Duclos : Tout d'abord, il faut s'entendre sur la notion même de sédentarité. Beaucoup confondent ce concept avec l'inactivité physique ! La sédentarité désigne le temps que nous passons assis entre le moment où nous nous levons le matin et celui où nous nous couchons le soir. Pour les adultes, cela peut aller de 10 à 12 heures par jour ! L'inactivité physique est un autre problème. Elle correspond à un niveau d'activité physique inférieur au seuil recommandé pour notre santé.

Entre le comportement sédentaire et l'inactivité physique, quelle est la plus grande menace ?
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Martine Duclos : Les deux sont responsables de la mortalité prématurée, compte tenu de nos expériences de vie. Ils représentent également des facteurs importants dans diverses maladies chroniques. La réponse dépend de la routine de chacun. Si vous passez 12 heures assis dans une journée sans aucune activité physique, les deux sont aussi dangereux l'un que l'autre !
‍Conversement, si vous passez 10 heures assis avec 2 heures d'activité physique modérée, votre temps de sédentarité reste un risque pour la santé, mais il est compensé par votre activité physique.Le problème est qu'il existe un réel déséquilibre entre le temps que nous passons assis et le niveau d'activité physique recommandé.
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Personnellement, mes recommandations sont : 150 min d'activité physique d'intensité modérée par semaine, ou 75 minutes d'intensité élevée par semaine.

Comment expliquez-vous la prise de conscience actuelle autour des questions de sédentarité ?
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Martine Duclos : Pour deux raisons. D'abord, notre mode de vie actuel est de plus en plus mécanisé, y compris dans le travail manuel. Deuxièmement, nous sommes de plus en plus exposés aux écrans ! Les études sur la sédentarité ne datent que d'une dizaine d'années !

Comment les nouvelles technologies pourraient-elles s'adapter à ce problème ?
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Martine Duclos : WeWard montre bien que l'on peut bouger grâce aux nouvelles technologies ! Elles peuvent jouer un rôle d'information mais aussi de stimulation, comme à travers des défis ! Il y a plein de façons de nous motiver à bouger !

Vous avez l'habitude de parler de ces questions dans les médias. Sentez-vous une prise de conscience générale ?
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Martine Duclos : Je fais au moins trois interviews par semaine sur ce sujet, c'est vous dire ! (Rire)Mon collègue François Carré (voir le témoignage de François Carré pour WeWard ici) intervient aussi régulièrement. Je pense que la prise de conscience se fait d'abord dans les médias, ce qui est déjà très bien ! Il y a encore un an, beaucoup de journalistes confondaient sédentarité et inactivité physique... Cette prise de conscience est nécessaire car les gens ont besoin d'être informés sur ce sujet. L'activité physique n'est pas encore culturellement ancrée dans les consciences.Là aussi, une confusion revient souvent.Le sport et l'activité physique, ce n'est pas la même chose !
‍Lesport est une composante de l'activité physique. Quand vous marchez pour aller au travail, c'est de l'activité physique ! Tout comme lorsque vous promenez votre chien ou que vous préférez les escaliers aux ascenseurs. L'activité physique représente un mode de vie.

De nombreuses personnes hésitent à adopter un mode de vie actif.Nous n'avons pas besoin de nous faire mal,ni de transpirer ou d'avoir des crampes pour adopter un mode de vie actif ! Nos gènes sont programmés pour bouger, il faut donc que cela entre dans notre conscience collective, tout comme manger ou dormir. L'effort en vaut la peine, car une fois répétée suffisamment, l'action devient une habitude.

Les défis de la sédentarité sont aussi profondément ancrés aux États-Unis, un pays où plus de 35 % de la population est obèse. Comment expliquez-vous ce phénomène ?
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Martine Duclos : Les portions alimentaires ont augmenté aux Etats-Unis. De plus, l'absence de coordination des repas entraîne une augmentation plus rapide du taux d'insuline. Il n'y a jamais de période de jeûne ! Ainsi, plus on prend du poids, plus il est difficile de marcher et de maintenir une activité physique régulière. Les États-Unis devraient également mieux adapter leurs zones urbaines pour encourager leurs populations à marcher davantage.

Quels sont vos conseils pour lutter contre la sédentarité et vos recommandations quant au nombre de pas à effectuer ?
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Martine Duclos : Réduisez autant que possible le temps passé assis ! Pensez à vous lever toutes les heures, pendant au moins 2 à 3 minutes. Essayez également de faire des pauses à l'extérieur autant que possible. Nous passons plus de 80 % de notre temps à l'intérieur, alors que la lumière est un synchronisateur de nos rythmes biologiques, présent au niveau du cœur, du cerveau ou des poumons. En ce qui concerne les recommandations de pas, ne vous mettez pas la pression pour faire 10 000 pas par jour ! L'objectif est de marcher 4 000 à 5 000 pas pour obtenir de réels bénéfices pour la santé. Ensuite, vous pouvez augmenter progressivement votre rythme, sans vous mettre de pression négative. L'objectif est de trouver son propre équilibre.

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